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Archives du café du commerce (10) Novembre-Décembre 2001

Syndrôme du dimanche soir. Laure en a parlé la première, dans la voiture en rentrant de la côte. Une furieuse envie de ne pas aller à l'école demain, et que trois jours de vacances en plus auraient été bien. Puis Yvain s'y est mis aussi, a déclaré qu'il n'aime pas les maths, pas le prof, que ça ne sert à rien pour être acteur ou journaliste, que l'histoire deux heures le lundi c'est trop long, que même la musique ça l'embête et tout à l'avenant.

On a tout essayé, la pensée positive, la chance d'avoir passé de bonnes vacances, les p'tits afghans qui ne peuvent pas aller à l'école et qui aimeraient bien pouvoir y aller, le souvenir de la pêche aux bigorneaux du matin, l'ambiance du dîner n'était pas terrible, nous même on n'était pas si pressés de renouer avec les courses, lessives, téléphone, rangement et boulot en retard auquel il a fallu se frotter dès le retour.

N'empêche, il a fait bien beau cette semaine, on s'est même baignés sur la plage de Plouhinec avec Hugo mon neveu, autant pour le plaisir de l'eau que l'illusion en ce qui me concerne, d'avoir aussi quatorze ans (l'aisance différente, au moment du renfilage de chaussettes sur la terre ferme, et basse, se chargeant de remettre chacun à sa juste place – surtout moi).

Demain on demandera aux collègues, aux copains, si les vacances se sont bien passées, et on n'écoutera sans doute pas la réponse. S'il fait beau, on pensera plutôt à la côte sauvage qui joue aux calanques, à la plage du Magouëro qui se dore au soleil de novembre, à la pêche aux bigorneaux. C'est pas exactement ça la pensée positive mais c'est si bon de se faire ce genre de mal.


Fétichisme Des fois ça m'énerve un peu, tous ces copains et collègues qui font rien qu'à s'acheter des beaux ordinateurs qui travaillent à des vitesses pas possible, avec des gigas et des gigas de disque (dans mon enfance, le mot "gigas" désignait des huîtres), des scanners et des imprimantes de course. Moi mon vieux PC fait du bruit, dans le bureau on se croirait dans une soufflerie pour les essais de Concorde, l'écran est naze, l'image au lieu d'être platement rectangulaire a des courbes délicatement féminines et des tremblements de jeune vierge, bref c'est une vieille marouille, ou un vieux tonton, au choix.

N'empêche, pour lire le courrier et écrire des bêtises il convient ma foi fort bien, ne plante jamais (Linux...), ne me coûte que l'électricité et le forfait à Free, finalement je l'aime bien, comme le vieux blouson râpé, le pyjama troué, le maillot de bain qui m'allait si bien il y a dix ans et quelques kilos de moins, et que je recycle sous la combinaison de nage car importable sinon. J'aime bien les objets qui vieillissent avec moi.

Mon Nikon à moi n'est pas numérique, mais il a une jolie manivelle, fait clic-clac (l'Hasselblad lui faisait schlack-clic-pof) et fonctionne sans piles. Avec lui je fais de superbes photos en noir et blanc qui ne sont jamais développées parce que c'est bien trop de boulot et c'est joli aussi les petites cartouches Kodak sur l'étagère, on sait qu'il y a plein de choses dedans, qui restent secrètes et c'est aussi la part du rêve (je ne sais plus quel est ce photographe, qui continue à faire des photos, sans jamais mettre de film dans son Leica).

Mais le dernier objet doudou chéri, c'est un petit galet blanc ramassé sur la plage la semaine dernière. Mouillé au soleil, il brillait, presque translucide. Sec il est plus terne, mais on ne se quitte pas, je le caresse amoureusement au fond de ma poche, et c'est toute la mer que je promène avec moi, partout. On se raconte des histoires qu'on est les seuls à comprendre, mon caillou et moi.

Un caillou, ça vaut tous les ordinateurs de la planète.


Pan ! Sur Hulot. Vous n'êtes pas sans savoir que je suis citoyen de Patagonie. Alors, vous pensez, une heure sur la Patagonie à la télé, on n'allait pas manquer ça et même on a enregistré. Ça s'appelait Ushuaïa Nature. Avant ça s'appelait Ushuaïa tout court et c'était sponsorisé par Rhône-Poulenc, "Bienvenue dans un monde meilleur". Y'a qu'à voir autour, des usines Rhône-Poulenc, on le comprend tout de suite, quel genre de monde meilleur elles nous préparent. Alors Hulot a laissé tomber Rhône-Poulenc, et sponsorise son émission avec sa fondation à lui tout seul qui porte son nom (Nicolas Hulot).
Hulot, c'est le fils (spirituel ?) de Cousteau. Cousteau n'avait pas inventé le scaphandre autonome (c'est Le Prieur), mais à coup sûr l'écologie spectacle. Les questions en anglais genre : "Is ze crevette of Malaisia vivipare or ovovivipare ?" suivies de la voix off "Cousteau demande au professeur Di Bolino si la crevette de Malaisie est ovipare ou ovovivipare", c'est lui. Les gros plans sur le bonnet rouge et les profils sur le nez aquilin, c'est lui encore, c'est notre Jacques-Yves. À lui on pardonne tout, même d'avoir fini sénile, parce qu'il nous a fait rêver des années et qu'il a écrit Le Monde du silence qu'on relit à chaque fois qu'on ne sait pas quoi lire et qu'on a pas envie de lire tout en ayant envie de lire quand même, si vous voyez ce que je veux dire.

Donc, Hulot, il a repris les bonnes recettes de l'ancêtre Cousteau, mais à la sauce Hulot : encore plus de tchatche, encore plus de gros plans sur la mèche de cheveux et le nez aquilin, et avec des expressions spécifiquement Hulottiennes, genre "Je quitte un enfer pour un autre... (respiration)... je ne sais pas si je suis gagnant ou perdant... (respiration)... ouh la la... (respiration)... il est pas forcé mon sourire, là? (respiration)... il est naturel ?" ou encore : "cette Patagonie (respiration) dont elle a définitivement ancré dans nos esprits (respiration) qu'elle est une terre de contrastes et d'extrême (gros plan sur la moue significative : méditez bien c'que j'viens de dire là, c'est vachement profond, même moi j'y ai rien compris)".

Une autre différence avec Cousteau, c'est qu'après la question de Cousteau en gros plan sur sur le nez et les lunettes de Cousteau, on avait le gros plan sur la barbe du professeur Di Bolino. Chez Hulot, quand c'est le géomorphologue a lunettes du CNRS qui parle, on a une vue aérienne du paysage, jusqu'à la prochaine question plein cadre de Hulot. Sauf si le géomorphologue est une jolie rousse aux longs cheveux, ou une petite biologiste ruisselante, ravie épanouie sous la pluie. Là, on a un gros plan sur la réponse, et tant pis pour le paysage.

Bref, Hulot, pousse-toi et tais-toi, tu nous gâches le paysage et tu nous emmerdes. Moi, je veux juste entendre le bruit du vent et des vagues de Magellan. Tes états d'âme, tu te les gardes.

Vendredi prochain, chic, on retourne en Magellanie. Avec Pernoud (qui fut aussi compagnon de Tazieff, sur les volcans comme à la Pierre St-Martin, mais ne se croit pas obligé de s'exhiber sur un cheval ou des crampons, qui montre juste le temps qu'il faut, sa petite bedaine et son bon sourire). Pernoud, et son équipe qui filme les gens et pas son nombril, qui les écoute au lieu de s'écouter parler, qui nous laisse un peu de place pour le rêve. Je suis sûr que Pernoud est un vrai Patagon, lui.


Merci, Monsieur Pernoud. Je m'en veux un peu d'avoir tant bavé la semaine dernière sur ce pauvre Nicolas Hulot qui n'en méritait pas tant.
Du coup, je ne sais plus si je dois vraiment en remettre une couche sur la télé et la Patagonie. En même temps, ne pas dire combien le Thalassa d'hier était remarquable d'intelligence, de respect, de talent, sur le même sujet que cette ânerie d' "Ushuaïa Nature" (parce qu'il y a aussi Ushuaïa aux fruits, saveur exotique, light, stick large, règles abondantes et cheveux gras) serait aussi injuste. Alors voilà, le Thalassa d'hier était remarquable d'intelligence, de respect, de talent. Je sais, c'est pas drôle de dire ça... Alors seulement : merci, Monsieur Pernoud, de ne pas nous prendre pour des demeurés. Merci d'écouter, de regarder, de nous laisser le temps de rêver. Merci de faire le journaliste et pas la star. Merci de votre petite bedaine et votre bon sourire. Merci d'être un Patagon, un vrai.

P.S. : y'a pas que Bayrou, Jacques Chirac aussi lit le café du commerce, il l'a dit à Nantes hier "ça, c'est de la politique de café du commerce". Merci Jacquot.


Je suis un fan de France-Inter. Ça me manquait terriblement quand j'avais la chance d'aller au boulot à vélo ou en rollers, le temps passé en voiture à écouter la radio. Maintenant j'ai renoué avec les longs trajets et la bagnole, et franchement ça ne me pèse pas, ces deux heures de tête-à-tête avec soi-même et le monde chaque jour. Journaux, chroniques et revue de presse le matin, et l'indispensable, modeste et génial Daniel Mermet le soir (après je zappe sur le non moins indispensable, modeste et génial Alain Gerber sur Musiques). Mais des fois je m'interroge quand même, et même ça peut durer plusieurs jours, l'interrogation. C'était au journal d'Inter de 8 heures je crois : Zacarias Moussaoui va être jugé aux États-unis. Il risque notamment la peine de mort.

Franchement, je n'ai aucune sympathie particulière pour ce M. Moussaoui (même si je sais, par l'indispensable, modeste et génial Mermet, que son frère est un homme tout à fait remarquable) et les idées qu'il représente. Pas plus que je n'ai de sympathie pour la peine de mort, cet assassinat juridico-médico-légalisé que rien jamais ne peut justifier, sinon le degré de barbarie de la société qui le pratique.

Mais en fait, ce n'est pas tant la peine de mort ou le sort de Zacarias Moussaoui qui me pose problème. C'est juste ce mot : notamment. J'ai bien vérifié le Robert (de l'indispensable, modeste et génial Alain Rey), le Littré. Je n'avais pas fait de contresens sur le mot, le journaliste non plus : notamment sert à attirer l'attention sur une éventualité parmi d'autres . Alors je m'interroge : qu'y a-t-il derrière ce terrible mot notamment ? Parce que je ne vois pas bien ce qu'il peut risquer de pire que la peine de mort, le terroriste Moussaoui.

Ah, si, la torture. J'avais pas pensé à ça, la torture (qui, si elle permettait de dénicher Ben Laden, ne serait pas inutile, comme cela l'a été récemment rappelé par certaines élites de nos armées). Ou crever de faim dans un camp en Afghanistan. Ou de trouille dans un trou sous les bombes américaines. Ou sous les bombes israéliennes à Gaza. Ou sous celles de Poutine en Tchétchénie (vous avez remarqué, on n'en parle plus, de la Tchétchénie, même sur France-Inter, maintenant Poutine c'est un pote et les Tchétchènes ne sont que d'affreux Taliban). Ou dans un bus à Jérusalem. Ou sous les coups des chinois au Tibet (eux aussi c'est des potes, le Dalaï-Lama il est rigolo et gentil mais il ne nous achète rien). Ou de froid dans un carton au petit matin chez nous en France. Ou dans l'incendie de sa maison parce qu'EDF a coupé l'électricité et que la bougie est tombée sur le tapis (Mermet ne l'a pas fait exprès, mais il a résumé par "mort de froid". Daniel, ça la fout mal, pour quelqu'un brûlé vif).

Finalement, tout ça fait pas mal d'éventualités, et notamment était sans-doute justifié. Bon. En fait c'est peut-être pas une si bonne idée d'écouter France-Inter tous les jours. La semaine prochaine, j'écouterai NRJ. Au moins, je ne poserai plus de questions.

Quoique. De la peine de mort ou, notamment, NRJ deux heures par jour, je me demande ce qui est le pire.


L'aventure, c'est l'aventure. Je ne sais pas si vous vous souvenez de ce film de Lelouch, avec entre autres le cher Jacques Brel, le cher Lino, le cher Charles Gérard, Aldo Maccione et notre Johnny national. Eh bien, si Brel et Lino sont morts, Charles Gérard aussi je crois, si Aldo est aux oubliettes, Johnny, lui, repart. Vous n'avez pas pu passer à côté de l'info, tous les journaux l'ont dit. C'est le Paris-Dakar, rebaptisé Dakar tout court, puis Total-Dakar. Les fidèles du café du commerce savent que je ne rate jamais cet évènement.

Vous noterez au passage que cette belle épreuve sportive, sponsorisée par TotalFinaElf, aurait pu aussi bien s'appeler, je ne sais pas moi, Total-Azf-Dakar, ou Total-Érika-Dakar. Par exemple. Mais ce n'est pa ça mon propos. En fait, je voulais juste dire un truc à Johnny. Parce que j'ai lu dans le supplément télé de Ouest-France (ma source officielle pour toutes les infos people) que pour Johnny : Le Dakar, c'est l'aventure. On ne sait jamais ce qu'il y a derrière le virage".

Fais gaffe, Johnny : derrière le virage, des fois, il peut y avoir des gosses africains. Ça vaut pas cher, je sais bien, mais ça serait pas bon pour l'image de TotalFinaElf, que Johnny tue un gosse. Même un sénégalais. Il se trouverait même sûrement des enfoirés pour tagger encore une fois le beau château de Thierry Desmarets.

Je ne sais pas pourquoi, je n'arrive pas à imaginer Brel, ni Lino sur le Total-Dakar. Mais bon, L'aventure, c'est l'aventure.

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